Thursday 29 November 2012

Camion Pour Lait


C’est le camion DMPCU qui transporte le lait. Il a fallu plusieurs jours pour recueillir la quantité de lait nécessaire à le remplir. Le lait provient de nombreuses coopératives laitières disséminées dans les collines et les régions qui se trouvent autour de Hetauda et il a été transporté à la main depuis la ferme d’origine, puis par petits véhicules ou en moto jusqu’ici. Il a été maintenu réfrigéré pour son dernier voyage sur le marché de Katmandou.
Compte tenu de la distance parcourue et le temps qu’il a fallu pour produire ce lait, il est déjà précieux. Et son voyage ne fait que commencer…
Le chauffeur de camion ne prendra pas la route plus courte de 3 heures par les montagnes. S’il le faisait, le temps qu’il arrive à la première pente, le lait serait déjà caillé. Au lieu de cela, il prendra la route dans la direction inverse pour aller vers l’ouest sur l’autoroute Est-Ouest en passant par Basamadi et Ratnanager. Au bout de 2 ou 3 heures, il arrivera à Bharatpur et c’est seulement après qu’il se dirigera vers le Nord-est pour « rejoindre », nous espérons, sa destination dans les 6 heures prévues. Dans la plus grande partie du Canada, ce trajet pourrait être fait en 45 minutes, une heure – ou même plus vite si vous ne respectez pas la limite de vitesse indiquée.
Que ce soit à pied, en voiture, en camion, à moto ou en rickshaw, les Népalais utilisent le terme « atteindre » chaque fois qu’ils parlent de temps et de distance, comme si on devait décrire le temps qu’il nous faut pour arriver quelque part ou l’heure à laquelle nous espérons y arriver. Je trouve de plus en plus que cette façon d’utiliser le mot relève d’une intelligence convaincante. Le mot « joindre » implique pour moi effort, contrainte, obstacles et dangers à venir, et la réelle possibilité que vous ne pourrez pas arriver à votre destination à l’heure où vous pensiez y arriver, ou que vous n’y arriverez même pas du tout.
De son point culminant de près de 9.000 mètres à son point le plus bas de moins de 100 mètres d’altitude, la topographie du Népal offre quelques-uns des plus étonnants paysages montagneux. Néanmoins, elle présente également ce qu’on devrait considérer comme quelques-uns des plus grands défis d’économie et d’infrastructure connus de l’humanité moderne.